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Pupilles et flâneries
6 avril 2010

Et toi t'as des idées?!

« Et si on s'écrivait une histoire? »


Qu'est ce qu'il se passe quand vous êtes face à un tableau?

Vous cherchez le « sens » en lisant l'appréciation ou la bio de l'auteur? Vous portez un jugement esthétique plus ou moins pointu ou légitime au vu de vos connaissances et de ce qui vous définit socialement (artistiquement)? Vous regardez sans comprendre, sans vouloir comprendre et en vous laissant porter par votre imaginaire (ou par la personne qui vous a amené ici)? ... Et après?

 

Et après ce que vous avez vu, ressenti, pressenti, ce qui vous a enrichit sur le plan social ou personnel reste plus ou moins ancré alors que l'oeuvre va continuer son bout de chemin sous le regard d'autres spectateurs, dans un ensemble plus ou moins important. Elle n'existe que par rapport à vous mais il est difficile de dire que vous existez encore pour elle. Elle va marquer l'histoire ou simplement vous ou plus ambitieusement des dizaines, centaines de personne. Elle fera partie d'une oeuvre intégrale et trouvera quoi qu'il en soit un sens, une place quelque part...et alors même qu'elle sera quasi invisible, cette caractéristique sera en elle même son essence.

 

Elle existe, elle est là, en entité parfaite.

La relation que vous avez avec elle reste néanmoins très étroite et personnelle, non négligeable.

Et alors même qu'elle sera partagée dans le retour d'expérience ou la critique publique, elle n'en sera pas moins dans le fond inchangée. Elle nargue le spectateur en étant un fait établie, une biographie bouclée en fusion parfaite avec son créateur. Ca peut lui convenir et l'enrichir, là n'est pas la question. Néanmoins on peut considérer, bien que déséquilibrée, une relation interdépendante: le spectateur ayant aussi la force selon son influence de faire évoluer la considération de l'oeuvre.

 

Certains ont su dépasser cette arrogante vérité de l'entité de l'oeuvre en prolongeant sa vie dans une recherche destructrice de l'art en général. Banalisation, déformation, destruction, néant, éphémère, autant de modèles qui ont su faire évoluer la relation oeuvre / spectateur ou oeuvre / créateur. Comme si l'emprise sur cette première devait être constante et non perdue une fois qu'elle a atteint son terme.

 

Mais cette quête n'est pas terminée alors que nous dépassons les heures de gloire de l'art contemporain. L'individualisme et la revendication identitaire de chacun donne à voir le spectacle de l'interprétation personnelle systématique là où les meilleurs agents ne sont plus que des lanceurs de tendances, chasseurs de « place to be » artistiques (les agents peuvent ainsi trouver leur sédentarité et leur indépendance en devenant de fin galeristes) ou encore magiciens du revival d'artistes défunts et ce tout autour de la planète pour en faire des références immortelles... de masse!

La catégorie des spectateurs / acteurs se construit une culture experte de cet art qu'ils ont l'ambition (et d'ailleurs surement le pouvoir en définitve) de faire évoluer en ayant pour outils de guerre magazines et autres médias bien précis (leur permettant d'acquérir valorisation sociale, personnelle et enrichissement plus au moins public). La motivation est palpable dans l'endurance et l'énergie de courir les expos qu'il faut voir, artistes qu'il faut rencontrer, squats dont il faut parler...

 

Puis il y a une autre catégorie: ceux qui « ne comprennent rien de toute façon à tout ca ». Les extrêmes sont rares et il y a biensur une catégorie intermédiaire qui possède les bases de la sacré sainte éducation artistique des beaux arts ou des cours d'histoire de l'art et qui savent situer, citer, comprendre les démarches, les comparer, les apprécier presque scientifiquement...

Mais revenons à ceux qui ne comprennent pas. On sont-ils pour autant des spectateurs moins enrichissant dans l'évolution de l'art? Faut-il faire fis de comprendre ou comprendre de façon had oc pour faire évoluer l'art de façon plus sure et plus légitime aujourd'hui? ...


En définitive que ce soit aujourd'hui ou hier, l'oeuvre n'en perd pas pour autant son statut d'entité dont nous avons parlé. Des canons de courants à respecter à la liberté d'interprétation suprême, sa vie ne peut etre que dévier par les influences des tendances qui la constituent et la font évoluer.

Alors qu'importe pour elle, son créateur, ils sont maîtres dans le fond avec une emprise plus ou moins voulue et considérée de ce dernier. Le reste est question de valeur..marchande (mais c'est une autre question).

 

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