Jean Luc Moulène

L'intéret pour certaines expositions et artistes fait ressortir des thématiques récurrentes. Alors la mise en avant du quotidien et de la banalité tout comme la question du temps viennent constituer les deux principales. L'attrait pour Jean Luc Moulène partira, naïvement, de ces deux points.

Questionnant la mise en valeur de l'espace et la communion entre les formes architecturales du Carré d'Art et l'ensemble des oeuvres, le parcours est intellectualisé, unique et vient soulever la question sociale relative à la production de l'oeuvre. Prendre connaissance de la démarche de Jean Luc Moulène est indispensable dans l'appréciation de l'oeuvre générale qui est ici composée de 30 photos, 25 volumes, 21 dessins et une vidéo.

« L'évidence absurde, l'horrible révélation l'éclat de rire... » (cf. Nuquirit) donnent des fils conducteurs divers dans la lecture de l'oeuvre et amènent certains spectateurs à évoquer l'incohérence. Cette dernière est illusoire car l'acte théorique lié aux oeuvres est plus que jamais profond, présent voir complexe. Ceci notament à travers la réfléxivité quant aux conditions de l'existence de l'oeuvre, la relation à l'objet, au fond, au corps, à la fois à la technique et à l'anthropologie...

On pourra noter une réelle tension entre le travail théorique de l'artiste et sa volonté au laisser aller de la part du spectateur. Ne pas comprendre l'acte, en faire une énigme acceptée qui fait de l'oeuvre un miroir du spectateur dans son sentiment personnel, de ce que l'image provoque chez lui au niveau de la mémoire et du devenir, telle est l'envie de questionnement de ce que l'on voit et de soi même à la fois.

Décrire ce qu'il peut être vu, ressenti et expliquer la démarche de l'artiste pour chaque oeuvre en fonction de sa place dans l'exposition n'est pas mon but. Vivre cette exposition de manière personnelle en ayant conscience du travail théorique et inviter à la découverte est ma seule envie suite à cette expérience.