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Pupilles et flâneries
3 avril 2009

Instants à la vie romantique

Le musée de la vie romantique: petit coin où la maisonnette règne en maitresse de nostalgie d'une époque qui semble revivre le temps d'une pause. Les géraniums et autres oiseaux peignent la fraicheur qui ramène à la réalité du printemps et des caprices de mars. Presqu'irrellement, les couples installés jouent le jeu du silence, plénitude de figurants? Peu importe. On observe et on immortalise à son insu cet homme à l'allure de détective anglais qui donne davantage de corps à la scène. Peu importe. Le contraste est frappant: la gloire de l'instant est célébrée dans un lieu qui a échappé aux déboires du temps. Parce que ce qui importe c'est bien Marc Riboud.

L'instant devient le plus profond des témoins des scènes du monde sous l'objectif de l'infatiguable voyageur. Il serait prétentieux et ce n'est pas le but, de commenter ce travail qui trouve la légitimité du commentaire que chez les meilleurs critiques photo. Retranscrire l'émotion et la réfléxion que ces photos suscitent chez chacun serait un amas de nuances inextricables là où seule l'histoire de la photo peut amener un regard objectif.

J'étends cette idée de l'instant à celle du banal (du quotidien) qui devient la conscience d'une réalité différente, celle de l'Autre. Divaguer entre l'aperçu des grandes causes et surtout rester en admiration devant l'insouciance. Celle qui élimine la reflexion et qui donne toute confiance à l'intuition, à l'oeil.

La puissance quasi divine du puit de lumière d'un hammam et celle, sévère, de la Mama italienne en passant par un papy au nom de Pablo et son chien ou encore l'intimité de cette mère fatiguée qui allète et faire de cette mariée une princesse échouée au pied d'un mur délabré...autant d'images, de paysages, de portraits, d'histoires interprétables qu'il peut exister d'émotions. Parce que ce reflet de cette femme nue vient choquer deux vieilles dames pincées, il nous fait sourire et de là vient toute la beauté de la photo. Chacun l'interprête et la vit. La plupart vient amener son brin de culture quant à la technique utilisée, le contexte en question, la probable visée ou autre mais la subjectivité est, dans le fond, toujours de mise...se laisser aller et accepter sa propre émotion en refusant de tout savoir n'est peut etre pas si mal en fait. L'inverse appartient surement aux moeurs et à la culture française, celle de l'exactitude et de la connaissance en toute circonstance. Photographier les visiteurs pour mise en abyme aurait été interessant.

Tout ça est prendre un peu plus conscience de l'importance de l'instant, du temps et de l'insignifiant qui témoignent d'une réalité qui semble fourbement figée. Immortaliser Lisa, sa bouche béate, son bol de céréales / Nesquik devant les dessins animés matinaux est un acte manqué bien que la conscience de l'instant fut présente...alors dommage.

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